Une belle leçon de démocratie .

Une belle leçon de démocratie .

Oxi. C’est un coup de tonnerre dans l’Europe de l’austérité. Le non lucide, courageux et puissant d’un peuple debout. Un non à l’austérité, pour de nouvelles négociations, pas un non à l’Europe. C’est un résultat sans appel, venant après une semaine de tous les dangers, où les peurs ont été exacerbées par cette partie de la presse grecque aux mains des puissances d’argent, où le chantage au Grexit de nombre de dirigeants européens refusait au peuple grec le droit de se prononcer en toute liberté, en un véritable déni de démocratie. Eh bien, c’est une magnifique leçon de démocratie que la Grèce et ses dirigeants ont donnée à l’Europe et peut-être au-delà, où la situation est suivie de près, comme aux États-Unis même. On a parlé de « pari », d’Alexis Stipras, de coup de poker pour glisser aussitôt l’idée de poker menteur ; on a parlé de coup de force quand c’est l’Eurogroupe qui avait écarté de sa réunion, au mépris du droit, le ministre grec des Finances. Mais la réalité est plus simple. Engagés dans des négociations difficiles, faisant l’objet de pressions toujours plus lourdes pour renouer avec les politiques d’austérité, face à des dirigeants européens déterminés à donner une leçon politique à la Grèce, à punir les Grecs, Alexis Stipras et son gouvernement ont choisi d’en appeler à la source de toute légitimité. Le vote du peuple.Maurice Ulrich dans l’humanité de ce jour.

Michel Barrier