Ils veulent mettre la Grèce à genoux…Merkel, Hollande, Juncker, Draghi, Lagarde tiennent une réunion secrète

Ils veulent mettre la Grèce à genoux…Merkel, Hollande, Juncker, Draghi, Lagarde tiennent une réunion secrète

« On exprime souvent les mensonges les plus cruels par le silence. » L’impromptu nocturne de Berlin, lundi, atteste la phrase de l’écrivain britannique Robert Louis Stevenson. Dans l’urgence et dans un secret finalement trahi, Angela Merkel avait convoqué François Hollande, le président de la Commission de Bruxelles, Jean-Claude Juncker, la directrice du FMI, Christine Lagarde, et le président de la BCE, Mario Draghi, pour faire rendre gorge à la Grèce. La chancelière y a donné ses instructions, en violation de tous les principes de la démocratie européenne. Athènes pourtant ne cesse de chercher les conditions d’un accord qui permette de sortir de l’impasse en protégeant les intérêts de son peuple. Mais l’augmentation de la dette grecque de 130 à 180 % au fil des plans d’austérité ne suffit pas au cénacle des usuriers. Les retraités doivent souffrir, les pauvres doivent payer, les fortunes privées doivent rafler les biens publics. Les banques et leurs amis politiques ont donc besoin de l’ombre du Geheim-Etage, l’étage du secret installé au quatrième de la chancellerie allemande, pour ourdir leur plan. Les flots de la Spree s’écoulent mais le libéralisme échevelé des dirigeants européens demeure.
Si la chancelière allemande et le président français s’acharnent à briser la résistance grecque, c’est qu’ils veulent décourager les colères et les espoirs des autres peuples. « Vous qui êtes en Europe, abandonnez toute espérance, lancent-ils à l’adresse du continent, renoncez au progrès social. » Dans ces heures cruciales pour la Grèce et l’UE, la revendication d’une réelle restructuration de la dette grecque, de l’abandon des créances et intérêts honteux, d’un audit indépendant sur le déficit du pays qui fasse la lumière sur qui en est coupable doit devenir celle de tous les démocrates français. Et se faire entendre à tue-tête.

Michel Barrier