Les longs chemins d’Arménie

Les longs chemins d’Arménie

extrait de l’édito del’humanite …Patrick Appel Müller

Le déni dure depuis un siècle. Le génocide planifié et minutieusement organisé des Arméniens de Turquie ne peut plus être contesté historiquement.
Il lui reste à être reconnu par le régime autoritaire d’Ankara et par ses alliés. Certes, les complicités du silence se sont pour beaucoup brisées et dix-neuf pays ont officiellement mis en cause le crime.
D’autres choisissent encore de fermer les yeux, comme les États-Unis qui ménagent, au nom des solidarités de l’Otan avec un pays si proche de la Russie, un nationalisme qui opprime aussi les Kurdes et un régime autoritaire aux complaisances avérées à l’égard de Daesh.
Pourtant, la Turquie ne se libérera des démons qui l’habitent et l’agitent toujours qu’en les nommant et les dénonçant.

La figure du poète arménien Missak Manouchian, l’un des premiers résistants et un martyr de l’Affiche rouge, incarne « ces étrangers et nos frères pourtant » qui ont fertilisé les combats libérateurs.
Comment ne pas s’interroger sur le fait qu’il ne repose toujours pas au Panthéon, symbole d’une France creuset contre les racismes et de l’engagement communiste ?

Michel Barrier