Le zèle de Moscovici.

Le zèle de Moscovici.

C’est en s’appuyant sur une véritable, bien qu’habituelle, perversion du langage que les Grecs sont pressés par Bruxelles d’accélérer leurs réformes, c’est-à-dire d’abandonner leur politique de lutte contre l’austérité. Et quel mépris, chez ce diplomate européen cité par un de nos quotidiens : « Les Grecs aimeraient bien qu’on les finance à l’aveugle. » Mais ce qui donne un peu la nausée, c’est le mot ­ on ne le reprendra pas , c’est le zèle du commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Pierre Moscovici : « Le temps est compté, les échéances approchent. » Oh, ce n’est pas nouveau, il conseillait déjà aux Grecs de ne pas voter Syriza, il abjure le gouvernement de son propre pays d’accélérer, là encore, ses « réformes »… Mais dès lors, une question se pose : le socialiste Pierre Moscovici est-il un transfuge, une aberration politique, la honte de sa famille, ou est-il le non-dit et la vérité de François Hollande, Emmanuel Macron ou Manuel Valls, s’opposant à tout changement de politique ? En fait, on devrait le dire, nous sommes tous grecs.

Michel Barrier