Le capitaine fracasse ….la gauche

Le capitaine fracasse ….la gauche

« J’ai peur que mon pays se fracasse contre le Front national », a opportunément déclaré, ces derniers jours le premier ministre. Il n’est pas le seul. Car sa grossière opération diversion, à moins de deux semaines des élections départementales, n’avait qu’un but : remettre dix balles dans la machine à voter « utile », en évitant le véritable débat démocratique sur le scrutin à venir. Fidèle à sa stratégie mortifère, Manuel Valls, qui voulait supprimer les départements et semble aujourd’hui en redécouvrir les vertus, a donc préféré remettre en selle sa meilleure ennemie, nous jouant le prologue de 2017. On comprend que le locataire de Matignon soit angoissé par la déculottée électorale qui guette le PS. Comment pourrait-il en être autrement quand il s’acharne à trahir les intérêts populaires, qu’il impose la loi Macron à coup de 49-3 et jette au feu tous les engagements de la campagne de 2012 ? Oui, Manuel Valls a raison d’« avoir peur ». Pour la France surtout, car la peste brune qu’il a contribué à inoculer en semant le désespoir pourrait bien continuer de se propager. Ses injonctions à « l’unitéééééé » ne fonctionnent plus. Ainsi donc, pour combattre le FN, il faudrait travailler le dimanche et accepter des baisses de salaire ?
« Où est la gauche ? », a même osé le fossoyeur en chef ! Eh bien pas derrière celui qui s’obstine à la faire taire ! Loin de cet exécutif minoritaire dans le coeur de ceux qui ont voté en 2012 pour le changement. La gauche, c’est celle qui, face à l’ostracisme des grands médias, au clientélisme de ses adversaires, fait vivre la solidarité, la culture et le lien social dans les territoires qu’elle anime. Ce sont ces militants et candidats du Front de gauche, qui de « porte-à-porte » en marchés opposent l’alternative du progrès et de la justice sociale aux réponses simplistes de ceux qui sèment la haine. C’est celle qui propose de faire les poches des délinquants en col blanc plutôt que celles des précaires et des immigrés. C’est à cette gauche que les électeurs peuvent redonner de la force en décidant de  courrir les bureaux de votes et mettre colère et espoir dans les urnes le 22 mars.

Michel Barrier