Changement de ton depuis la victoire de Syriza…..

Changement de ton depuis la victoire de Syriza…..

« La faim est un nuage d’où il tombe une pluie de science et d’éloquence », écrivait Platon. La Grèce en choisissant Syriza vient de faire honneur à sa création, la démocratie, et à l’un de ses beaux-arts, la politique. Désespérer un peuple n’est plus le plus sûr chemin pour sa soumission. Les mêmes bonimenteurs, qui prétendaient qu’un tel vote ne changerait rien à l’Europe, se penchent aujourd’hui sur l’onde de choc. Le journal le Monde, qui traitait la semaine dernière Alexis Tsipras avec le plus grand mépris, juge désormais qu’il faut l’aider… sans doute à ne pas réclamer trop. Mais désormais que l’austérité paraît moins une fatalité qu’une calamité, dont il faut se débarrasser, aux yeux des Grecs d’abord, mais également pour un nombre croissant d’Européens, il faut changer de ton, lâcher du lest. La Banque centrale européenne l’avait décidé in extremis en entrebâillant la porte à des renégociations et à des rachats de dette. Un recul tactique ? Certes ! Mais un recul ! Le sud de l’Europe – la Grèce et l’Espagne en premier lieu – s’est dressé le premier, peut-être parce qu’il a été le plus brutalement frappé par cette rigueur qui s’en prend aux pauvres pour enrichir encore les plus grandes fortunes.

Patrick Apel Muller

Michel Barrier