Alsthom…l’Etat s’engage pour mieux brader un des fleurons de notre industrie

Alsthom…l’Etat s’engage pour mieux brader un des fleurons de notre industrie

imagequi se dissout dans les calculs financiers et la docilité à leur égard.
Alstom dispose de brevets de pointe, d’un carnet de commandes bien garni, d’une situation financière convenable et dégage des bénéfices. Cette entreprise sera pourtant bradée à un géant américain. La France perdra la maîtrise de secteurs stratégiques dans l’énergie, son indépendance dans le nucléaire mais aussi dans ses relations internationales, la Maison-Blanche pouvant dès lors interdire l’entretien des centrales cubaines qu’Alstom a développé, et les salariés ne sont garantis de leur emploi que sur une courte période.

L’État n’y gagnera rien, payant un tiers plus cher des actions de Bouygues que le prix auquel il les lui a vendues en 2006, et jouant désormais le rôle de sherpa pour des intérêts capitalistes. En fait, son implication dans cette usine à gaz vise d’abord à masquer sa capitulation. Arnaud Montebourg proclamait le dessein d’un grand groupe européen  ? Nous voilà avec une absorption par un américain. Il assurait que la France garderait la maîtrise des turbines, notamment nucléaires, et des énergies alternatives  ?

Le pays les perd. L’écart était trop vertigineux entre la nostalgie d’un patriotisme économique et la conversion des sociaux-libéraux aux logiques du capitalisme mondialisé. Voilà donc Alstom noyé dans les eaux glacées du calcul égoïste.

Une pierre de plus jetée pour lapider la politique aux yeux des milieux populaires ; un geste de plus commis à l’encontre de leur implication, pourtant si décisive chaque fois que notre pays a dû se redresser.

Le sentiment de dégoût et de tromperie l’emporte encore.

Michel Barrier