Le PC attaché aux collectivités.

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Politique

de Tdubois presse Normande.

Suppression des départements, moins de régions: les élus communistes de Seine-Maritime réagissent… et dénoncent

Non, il ne s’agit pas de «conserver des strapontins », affirme le maire de Dieppe et conseil général communiste, Sébastien Jumel. Si lui et les autres élus seinomarins de sa formation politique s’élèvent aujourd’hui contre les projets de réforme territoriale, accélérés par les récentes annonces du Premier ministre Manuel Valls, c’est bien dans l’esprit de préserver «le visage de la France, de la République », dixit la conseillère générale duHavre, Nathalie Nail. Plus que l’intégrité des actuelles régions, les communistes – déjà remontés contre le récent redécoupage cantonal – dénoncent la remise en cause des départements à l’horizon 2021. «On casse le couple commune/département, le plus solide pour assurer la cohésion des territoires », déplore Sébastien Jumel.

« Trop technocrate »
«Les dernières élections ont pourtant démontré que les Français avaient besoin de gauche, de proximité, d’un bouclier social », poursuit le premier magistrat dieppois. Or, si les conseils généraux sont effacés du paysage institutionnel, quid de leur compétence phare: l’action sociale? La question n’a pas été tranchée, mais les communistes ne se font guère d’illusions: «Il s’agit bien de faire des économies, ils veulent abandonner les politiques de solidarité », note Nicolas Langlois, jeune premier adjoint de Sébastien Jumel.
En face, l’avènement des métropoles laisse craindre à la conseillère régionale, Céline Brulin, «la mise en concurrence des territoires », au détriment «de la cohésion et de l’égalité ». Quant aux futures grandes régions, elles signent «la technocratisation, l’éloignement de la démocratie » conformes au «diktat de Bruxelles », analyse Thierry Foucaud, sénateur-maire d’Oissel.
L’Europe: c’est justement au sommet des échelons territoriaux que doit se jouer la réforme, estiment les élus communistes, entrés eux aussi dans la campagne européenne. Ils y défendront la vision d’une «Union refondée, avec des normes sociales communes, mais tirées vers le haut », indique Céline Brulin. En attendant, la proposition du président de Région, Nicolas Mayer-Rossignol, dans nos colonnes samedi dernier, d’une grande «éco-région» étendue d’Avranches à la baie de Somme, ne trouve guère d’échos chez les élus communistes. «Trop technocrate, tranche Sébastien Jumel. Nous sommes favorables à une réforme institutionnelle qui réponde aux besoins des gens », insiste le maire de Dieppe. «Ils veulent supprimer la clause de compétence générale, alors que, sans elle, les collectivités n’auraient pas pu se porter au secours de M-Real dans l’Eure, Transmanche à Dieppe ou Isoplas à Harfleur. »

Michel Barrier