Salah Hamouri est en prison depuis

Salah Hamouri est en prison depuis

Salah Hamoury

SOLIDARITÉ Avec le journal l’Humanité nous avons décidé de briser le mur du silence que beaucoup de médias et surtout les autorités françaises ont érigé autour de – Salah Hamouri. Ce jeune Franco-Palestinien (il aura vingt-quatre ans en avril) a déjà passé quatre ans dans les geôles israéliennes et il a été condamné en octobre à sept ans de prison par un tribunal d’occupation militaire, totalement illégal au regard du droit international et de la quatrième convention de Genève.
Il sera dans nos pages tous les jours jusqu’à sa libération. L’Humanité interpelle les autorités françaises.
À partir d’aujourd’hui, le portrait de Salah ouvrira nos pages internationales comme pour mieux mettre en relief la politique du deux poids deux mesures du gouvernement français. Et nous donnerons le nombre de jours de sa détention. Cela jusqu’à ce qu’il retrouve sa liberté. L’Association France-Palestine Solidarité (AFPS) a décidé de faire de Salah son invité d’honneur lors de son congrès, qui se tiendra au mois de mai. Deux sénatrices, Michèle Demessine et Monique Cerisier-ben Guiga, viennent d’interpeler le président français à son sujet. Que Nicolas Sarkozy intervienne comme il le fait pour le Franco-Israélien Gilad Shalit, détenu dans la bande de Gaza, nous nous en réjouissons. Qu’il mobilise la presse sur le sort de cette Française condamnée au Mexique, pourquoi pas. Il a même obtenu la libération des protagonistes de l’Arche de Zoë, emprisonnés au Tchad. Pour Salah Hamouri, on n’a pas entendu le président de la République, ni à Paris lorsqu’il a reçu son homologue israélien, Shimon Peres, ou la ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, ni à Jérusalem, en visite officielle. Ce qui est valable pour la Palestine, le Tchad ou le Mexique ne le serait donc pas s’agissant d’Israël ?

Un comité de soutien pour la libération de Salah – Hamouri a été créé. Le site Internet est : www.salah-hamouri.fr. Rejoignez-le. Ensemble faisons en sorte que le nom de Salah Hamouri soit connu de tous les Français, que les autorités françaises fassent enfin entendre leur voix. Envoyez cet article (que vous trouverez également sur le site de l’Humanité, www.humanite.fr, avec la liste du comité de parrainage) aux élus de votre – région, de votre département, de votre ville. Qu’ils se prononcent publiquement. Et qu’ensemble nous obtenions la libération de Salah Hamouri.

Pierre Barbancey

Michel Barrier

2 commentaires

Pierre Publié le7 h 25 min - 17 mars 2009

je vous communique la lettre de Salah Hamouri :
« Lettre du fond de ma prison »
Salah Hamouri témoigne des conditions de détention dans une missive que nous publions intégralement.
« Dans ma première lettre, je vous ai parlé des premiers mois passés en prison pendant l’épreuve de l’interrogatoire.

Je vais vous parler maintenant de la « deuxième période : la vie quotidienne en prison », qui laisse des marques sur la vie des prisonniers et sur leur futur.

Je suis en cellule avec sept autres prisonniers, dont certains ont déjà passé plus de vingt ans derrière les barreaux.

Il y a en prison toute une organisation et des lois intérieures, mais ce qui est important, c’est le développement du mouvement des prisonniers. En effet, les changements dans l’organisation de la vie en prison ont demandé beaucoup de temps, d’efforts et de sacrifices. Avant l’année 1992, l’oppression était forte en prison, malgré la résistance et la solidarité des détenus. 1992 marque l’année d’une lutte où les prisonniers ont organisé un mouvement de résistance en faisant une grève de la faim afin d’obtenir le minimum vital et leurs droits. Cette grève a duré dix-sept jours. La rue palestinienne était solidaire, malgré les difficultés et la répression israélienne. Les prisonniers ont gagné cette bataille. Ils ont réussi à obtenir quelques améliorations dans leur quotidien difficile, par exemple ils ont eu le droit d’avoir un contact quelques minutes avec leurs enfants pendant les visites, de faire rentrer couvertures et vêtements apportés par les familles, de pouvoir étudier à l’université par correspondance, de regarder la télé afin de ne pas être coupé du monde complètement.

Ces « victoires » ont eu une influence sur la vie des prisonniers et leur ont donné du courage.

En prison, il y a une vie très structurée, chaque prisonnier, chaque organisation politique connaît ses droits et ses devoirs. Chaque groupe politique est représenté dans des comités, un prisonnier élu par les autres représente l’ensemble des détenus devant l’administration quand il y a un problème, une réclamation, etc.

Le but de l’occupation israélienne est d’isoler les prisonniers, mais notre organisation nous permet de rester forts, solidaires, de faire respecter nos droits, pour lesquels il nous faut toujours lutter, malgré les tentatives de l’autorité israélienne de nous casser. Ces derniers mois, il y a eu plusieurs tentatives pour nous rendre la vie plus difficile.

La première étant de nous interdire les livres que nos familles pouvaient nous apporter en nombre limité. C’est une manière de nous tuer culturellement, la lecture étant notre occupation principale. La seconde est de nous faire payer des amendes si nous n’obéissions pas au règlement.

Il est fréquent aussi que des détenus soient mis en isolement et privés de visites.

En effet, nos familles peuvent nous rendre visite deux fois par mois pendant 45 minutes, nous savons que, pour elles, c’est difficile, certains ont des parents âgés ou malades qui supportent mal les trajets et l’attente dehors. Mais nos familles sont solidaires malgré les difficultés. Pendant la visite, nous sommes séparés de nos parents par une vitre épaisse et on peut se parler avec un interphone. Le temps passe vite, je dois déjà m’arrêter d’écrire… »

Salah,

Prison de Guilboa, le 20 février 2009

Michèle et Monique Publié le7 h 34 min - 17 mars 2009

Deux sénatrices Michèle Demessine et Monique CERISIER ben GUIGA interpellent le Président de la République à propos de Salah Hamouri
« Monsieur le Président, nous vous rappelons Salah Hamouri… »
emprisonné illégalement en Israël depuis 4 ans le 13 mars, et lui rappellent ses engagements à défendre tous les Français où qu’ils soient.

Paris, le 14 mars 2009

Monsieur le Président,

Le 13 mars 2009, alors que vous vous engagez à porter secours à tous nos compatriotes incarcérés à l’étranger « quoi qu’ils aient fait », nous vous rappelons Salah Hamouri, 24 ans, emprisonné par les forces d’occupation israélienne le 13 mars 2005.

Vous avez toujours refusé de nous entendre. Vous avez refusé de recevoir Denise Hamouri, la mère de Salah. Le « deux poids, deux mesures » que les Palestiniens reprochent aux Occidentaux ne devrait pas aussi être le fait de la France. Salah Hamouri, citoyen français, fils d’un Palestinien de Jérusalem et d’une mère native de Bourg en Bresse mérite d’autant plus la sollicitude de la France qu’il est innocent.

Or, il est victime d’une double injustice, celle de la « justice » militaire israélienne, de ce tribunal illégal au regard du droit international installé à Ofer en Cisjordanie. Au terme de 3 ans d’incarcération, sans qu’aucune charge n’ait pu être établie contre lui, Salah Hamouri a été jugé, contraint de plaider coupable, sous la menace d’une condamnation à 14 ans de prison. C’était du chantage, non de la justice.

La seconde injustice que subit Salah Hamouri est celle du gouvernement français : M. Kouchner intervient d’abord, non pour obtenir la libération d’un Français innocent mais pour qu’il soit « jugé » par un « tribunal » militaire, avec le résultat qu’on sait. Depuis lors, toutes nos demandes se heurtent à une fin de non recevoir. Le 13 mars 2009, Salah Hamouri aura ainsi effectué, cela contre toute justice et au mépris du respect des droits de l’homme, quatre ans de prison tandis que rien ne peut les justifier et que rien n’est venu les justifier. Et il est lâché par la France. Il est le seul dans ce cas. Il est le seul Français pour lequel rien n’est fait et à propos duquel votre refus d’agir s’est manifesté ostensiblement jusqu’à refuser ne serait-ce de recevoir la famille ou les amis de Salah.

En ce jour du bien triste « anniversaire » des 4 ans de captivité d’un innocent, Salah Hamouri, nous vous demandons instamment, M. le Président, de recevoir la famille ou les amis de Salah qui demandent sa libération immédiate, et qui se sont regroupés dans un Comité national de soutien. Nous lui demandons d’agir en ce jour « anniversaire » auprès de son homologue israélien pour que Salah ne passe pas une journée de prison supplémentaire et qu’il soit libéré immédiatement. Salah aura 24 ans le 25 avril prochain. Il doit être chez lui pour fêter son anniversaire avec sa famille. A Jérusalem… Dans l’espoir de votre intervention, et vous en remerciant vivement par avance, je vous adresse, Monsieur le Président, l’expression de ma très haute considération.

Michèle Demessine , Monique Cerisier ben Guiga

Monique CERISIER ben GUIGA est Sénatrice représentant les Français établis hors de France, Secrétaire du Sénat, Secrétaire de la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, Présidente du groupe d’information internationale France-Territoires palestiniens ; Membre du groupe socialiste.

Michèle Demessine est Sénatrice du Nord (Nord-Pas-de-Calais) Secrétaire du Sénat, Membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées ; Membre du Groupe Communiste, Républicain, Citoyen et des Sénateurs du Parti de Gauche.