Avec 80 ELUS POUR LA PAIX , je serai à Gaza, Ramallah et Jérusalem!

Avec 80 ELUS POUR LA PAIX , je serai à Gaza, Ramallah et Jérusalem!

A l’initiative de l’ANECR et de l’AJPF, des élus locaux, départementaux, régionaux, nationaux, européens, accompagnés d’un cinéaste, d’un écrivain, d’un photographe se rendront du 10 au 14 avril 2009 et du 11 au 15 avril 2009.
Un fonds de solidarité à destination des réfugiés est ouvert auprès de l’AJPF, qui peut être abondé par des versements de collectivités et/ou d’élus (facture et reçu délivrés). Merci de votre contribution !
En annexes, le programme et la délégation !

Cette délégation fera donc date par son nombre, sa diversité, et permettra de poursuivre, dans la durée, l’action pour gagner la création rapide d’un Etat palestinien viable, en développant des coopérations avec des collectivités et des camps de réfugiés palestiniens, mais aussi avec des élus progressistes israéliens.

La délégation de l’Anecr sera conduite par Jean-Jacques Paris, son secrétaire général.
Nous prévoyons d’ores et déjà de tenir une conférence de presse de retour le 16 avril au matin, au CAPE à paris (centre d’accueil de la presse étrangère).

Michel Barrier

2 commentaires

Raphaël Gutmann Publié le12 h 28 min - 31 mars 2009

Le déséquilibre médiatique
Par, chercheur au programme Inde et Asie du Sud de l’Institut français des relations internationales.

Qui a entendu parler de Mullaitivu ? Ce nom n’évoque certainement rien pour l’écrasante majorité des Français. Pourtant, ce département du Sri Lanka est le théâtre d’événements comparables à ceux de Gaza en janvier 2009 qui, eux, sont connus de tous. La mise en perspective de ces crises expose ainsi la capacité du conflit israélo-palestinien à éclipser le reste de l’actualité internationale. Elle illustre également le désintérêt des médias pour des conflits jugés secondaires.

Malgré leurs spécificités, les événements de Gaza et de Mullaitivu partagent, en effet, de nombreuses similarités. Leur origine remonte à la décolonisation britannique. Dans les deux cas, une communauté, les Arabes palestiniens ou les Tamouls, s’est vue privée d’un État au profit d’un autre peuple, les Juifs ou les Cinghalais. Or les derniers sursauts de violence dans ces régions se sont déclenchés au même moment. Tandis que Tsahal lançait son offensive pour faire cesser les tirs de roquettes du Hamas, l’armée sri lankaise poursuivait la reconquête de l’est et du nord de son territoire contrôlé par une autre organisation terroriste : les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (TLET). En attaquant Gaza et Mullaitivu, les militaires israéliens et leurs homologues sri lankais ont donc cherché à détruire des entités quasi étatiques menaçant la sécurité de leur pays. Convaincus de la légitimité de cette mission, leurs concitoyens les soutiennent, bien que les principales victimes soient des civils. D’un côté, ils sont utilisés comme bouclier humain par le Hamas et le TLET ; de l’autre, ils subissent les bavures des armées régulières.

Le déséquilibre des forces en présence est une autre donnée commune, car Israël et le Sri Lanka s’attaquent à de minuscules territoires. Toutefois, ces offensives ne mettront pas un terme à ces conflits. Alors que le sud de l’État hébreu continue à être bombardé, la situation est encore plus inquiétante au Sri Lanka. Le TLET possède, en fait, une force de frappe bien supérieure à celle du Hamas. Contrairement au mouvement palestinien, l’organisation tamoule s’est dotée d’une marine, et dans une moindre mesure, d’une aviation militaire. Bien qu’acculé, le TLET a prouvé qu’il pouvait toujours mener des raids aériens sur Colombo. Le récent attentat dans le sud du pays, qui a visé une procession musulmane à laquelle participaient des membres du gouvernement, a aussi démontré sa capacité à frapper où il le souhaitait. Enfin, ces deux conflits bénéficient d’une résonance émotionnelle particulière, respectivement dans le monde arabo-musulman et auprès des Tamouls de l’Inde et de la diaspora. Grâce à ce parallèle, la crise du Sri Lanka ne semble pas moins urgente à régler que celle du Proche-Orient. Guerre disproportionnée ou asymétrique, terrorisme, lutte de libération nationale et crise humanitaire : toutes les problématiques qui passionnent l’opinion internationale en Palestine sont présentes dans l’île de l’océan Indien. Sa guerre civile serait même plus sanglante avec ses 70 000 victimes et les centaines de milliers de réfugiés poussés à l’exil par les derniers combats.

La notoriété du conflit israélo-palestinien n’est donc pas liée à son ampleur ou aux méthodes utilisées, mais à sa médiatisation. Tandis que les rédactions massaient leurs reporters aux portes de Gaza, combien de journalistes étrangers se rendaient au Sri Lanka ? Un rééquilibrage médiatique aurait des conséquences positives. Il permettrait de relativiser et de dépassionner, sans pour autant minorer, l’importance du problème israélo-palestinien. L’une des idées les plus répandues aujourd’hui affirme que l’avenir du Proche-Orient, voire du monde, dépend de la résolution de ces tensions. L’enjeu est tel que l’intensité des combats se trouve limitée par la pression internationale, laquelle est proportionnelle à la médiatisation de cette crise. Toutefois, la sécurité de la planète ne dépend pas uniquement de cette région, mais du dénouement d’autres tragédies dont celle du Sri Lanka. Afin de prendre la mesure du danger que représente cette crise, une nouvelle analogie peut être tracée avec le Proche-Orient. À l’instar de l’assassinat du président Anouar Al Sadate, fait d’un groupe issu des Frères musulmans, matrice du Hamas, le conflit sur l’île a déjà coûté la vie à un chef d’État étranger qui s’était impliqué dans la résolution de cette guerre. Le premier ministre indien Rajiv Gandhi a, en effet, été éliminé par une militante du TLET en 1991.

Si un tel événement devait se reproduire, le sous-continent pourrait s’embraser. Le danger d’un tel scénario ne doit pas être sous-estimé, l’Asie étant le continent le plus nucléarisé au monde. Rééquilibrer l’attention médiatique contribuerait à atténuer ce risque en suscitant davantage d’efforts internationaux pour résoudre cette crise.

Pierre Publié le12 h 30 min - 31 mars 2009

Des médecins israéliens accusent Tel-Aviv
L’organisation Médecins pour les droits de l’homme dénonce les violations de droits humanitaires fondamentaux à Gaza contre les blessés et les personnels médicaux.
Il est de plus en plus difficile pour Israël de dissimuler ce qui s’est réellement passé dans la bande de Gaza pendant l’offensive militaire qui a duré trois semaines. La semaine dernière, des soldats israéliens révélaient un certain nombre d’exactions et d’exécutions sommaires auxquelles ils avaient assisté, corroborant ainsi les témoignages recueillis et publiés par l’Humanité. Hier, la branche israélienne de l’organisation Médecins pour les droits de l’homme (Physicians for Human Rights, PHR) a accusé l’armée d’avoir violé le droit international lors de l’offensive Plomb durci dans la bande de Gaza, notamment en ce qui concerne la sécurité des blessés et des équipes soignantes.
violation des droits humanitaires de base
Dans le rapport, on peut ainsi lire que, « durant le conflit à Gaza, les soldats israéliens ont violé de façon répétée l’éthique de l’armée et les droits humanitaires de base, d’une manière qui soulève des suspicions de violation de la loi internationale concernant les blessés et la sécurité des équipes médicales ». Toujours selon ce texte, dans plusieurs cas, les forces israéliennes « n’ont pas autorisé l’évacuation de civils blessés, bloqués (sur les champs de bataille) pendant plusieurs jours, et ont laissé des civils sans nourriture et sans eau pendant des périodes considérables (…) Il ressort de ces incidents que l’armée a non seulement empêché l’évacuation de familles assiégées et blessées mais a aussi interdit aux équipes médicales palestiniennes de les atteindre. » Selon cette organisation non gouvernementale qui, à plusieurs reprises, a fait partie de la liste des nominés pour le prix Nobel de la paix, 16 secouristes palestiniens ont été tués par des tirs israéliens et 25 autres blessés en accomplissant leur travail durant l’offensive. Dans le même temps, l’armée israélienne a attaqué 34 établissements médicaux, dont 8 hôpitaux et 26 dispensaires.
À l’état-major israélien on ne se sent visiblement pas plus secoué que ça. L’armée a mené sa propre enquête sur la question et devrait, si l’on en croit un communiqué officiel, en publier les conclusions lorsqu’elle sera achevée.
Crimes de guerre
de grande ampleur
Pour nombre d’observateurs il n’y a pas grand-chose à attendre si ce n’est, peut-être, la mise en cause de quelques cas, permettant ainsi d’accuser des cas « isolés » et non pas l’institution, comme l’a laissé entendre le chef d’état-major. Celui-ci, le général Gabi Ashkenazi, a d’ailleurs déjà déclaré : « Je ne crois pas que les troupes israéliennes ont porté atteinte à des civils palestiniens de sang-froid. Attendons l’issue de l’enquête, mais mon impression est que l’armée (…) a agi avec moralité et éthique et si de tels cas se sont produits, ils étaient isolés. »