Hommage à Michel MOËNS

Hommage à Michel MOËNS

Pour vous toutes et tous qui l’avez connu et qui découvrez cette triste nouvelle.A celles et ceux qui pour diverses raisons n’avez pu l’accompagner ce lundi 20 août 2007, vous pouvez prendre connaissance de l’hommage qui lui a été rendu au funérarium du Havre.Une foule compacte fraternelle, amicale, professionnelle s’était rassemblée pour dire Salut Michel, Salut l’ami, le camarade, Salut le copain.

Michel MoensHommage à Michel MOËNS

Michel MOËNS « Michel » est décédé lundi 13 août.

Et pourtant, nous l’avions quitté au seuil de l’été, en partageant son bonheur d’avoir, avec courage, vaincu la maladie.

C’est un terrible « effet second et masqué » qui l’a emporté lundi soir dernier.

Pendant tous ces mois de lutte, et jusqu’à son dernier souffle, il a pu compter sur le soutien de Céline, sa compagne, et aussi celui de sa famille, de ses amis.

Rassemblés, nous sommes toutes et tous profondément peinés et tristes par sa disparition brutale.

Que nous soyons collègue de travail, camarade du parti ou du syndicat, un voisin, une connaissance, nous perdons assurément un être cher.

Quelqu’un qui, comme dit une expression populaire « était un homme d’amitié ».

Et cela compte dans une époque où l’on prétend diviser les gens au profit d’une concurrence sans borne et sans humanité.

Michel était havrais depuis plus de 30 ans.

C’est en juin 1976(le 16) qu’il arriva à la Centrale EDF venant du Loir et Cher, son département natal.de Cormenon exactement, où vivent toujours son père et sa mère, travailleurs retraités. Il était l’aîné des 3 garçons.

Cette origine ouvrière et familiale fut pour beaucoup dans son engagement politique et syndical à son arrivée au Havre.

C’est en effet le 26 décembre 1976 qu’il rejoignît le Parti Communiste Français.

Son engagement ne s’est jamais démenti depuis, quels que soient les aléas nés des circonstances de la vie.

Il en est de même de son attachement au Havre, cette ville, cette région devenue la sienne.

Michel fait partie de ces générations de jeunes hommes et femmes qui furent contraints de migrer de leurs régions d’origine.

Car il fallait aller là où il y avait de l’emploi, du développement, bref :là ou il y avait « les moyens de gagner et de construire sa vie ».

Michel avait toujours des liens réels avec le Loir et Cher, terreau de la famille, de l’enfance, de l’adolescence.

Il y a appris à travailler la terre, à connaître la diversité des produits des vergers, les rivières, les forêts…

Cela a forgé une partie de son identité : . l’amour du travail bien fait, . sa débrouillardise, . sa capacité très professionnelle de bricoler . et bien sûr son goût des bons produits, en ont même fait le cuisinier et le gourmet que nous avons tant apprécié.

Ce talent, il l’a à nouveau cultivé dans un bonheur partagé avec Céline, dans leur maison cauchoise, une maison bien sûr ouverte aux amis.

° ° ° Michel s’est mis, avant même son adhésion, à militer dans son entreprise EDF, dans ce qui devenait sa ville : Le Havre.

Il me revient en mémoire qu’en 1977 (ce fut une de ses premières tâches militantes importantes) il précédait dans chacune des 27 réunions publiques qui se sont tenues, la liste des municipales conduite par André DUROMEA.

Il préparait la salle, projetait le film diaporama qui présentait les propositions de la gauche soumises au débat et qui constitueraient le programme.

Je me souviens aussi de cette formidable bataille avec l’occupation de l’Ecluse François 1er en 1979 contre le départ du paquebot France. nous n’avions pas gagné cette bataille. Mais rétrospectivement, quand on voit le développement des paquebots et de la croisière, cet abandon, quel gâchis !

Michel fut de tous les combats dans les moments électoraux heureux ou malheureux. Avec pour lui une affection particulière : piloter notre camionnette de collage.

Mais aussi dans tous les autres moments de la vie militante -et ils sont nombreux-comme dans le quartier de Caucriauville avenue Pierre Courtade où Michel habitat, quelques temps et encore récemment dans la campagne des législatives.

Il avait la conviction profonde que les inégalités sont d’abord sociales et que le rassemblement de celles et ceux qui en sont victimes – le plus grand nombre- est le moyen de changer l’ordre des choses.

Il était ainsi fidèle aux valeurs d’une gauche authentique. Le communisme, pour lui, c’est, fort justement, synonyme d’un profond humaniste.

A l’entreprise, à la Centrale, il participa et anima de nombreuses luttes : . pour l’avenir de la production thermique d’électricité et donc de la centrale même. . pour défendre et conforter le caractère de service public de la production d’énergie. Question d’actualité et d’avenir.

Michel c’était également l’attention soutenue aux préoccupations les plus quotidiennes.

Ainsi, de 1982 à 1990, il fut le dirigeant élu par le personnel de la Centrale EDF de ce qui y tient lieu de Comité d’Etablissement.

Après cette période, il repris sa place au service production, dans les équipes de quarts, en s’investissant dans son métier, progressant de rondier à chef de bloc,tout en continuant à être actif politiquement et socialement.

Enfin, pour beaucoup d’entre nous, Michel c’était le pilier des fêtes de l’Humanité. Celle de Montgeon et, bien sûr, celles de la Courneuve à Paris.

Il y a révélé toutes ses capacités d’innovation.

En même temps, son action, sa générosité, rassuraient et entraînaient l’équipe, en créant un état d’esprit complice et amical fécond.

Et qui ne se souvient pas de sa formule, quand la tension parfois s’installait : « il n’y a pas de problème, il y a des solutions ». , son optimisme fort parce que raisonné. c’était une autre dimension de sa personnalité La fête condensait bien ce qu’il aimait de la vie : l’amitié, bâtir, regarder, convaincre, apprendre, rire, déguster.

Il y allia devoir militant et plaisir personnel pour la plus grande satisfaction de tous ceux qu’il rencontrait et de nous-mêmes.

Michel était de nature discrète, pudique même pour ce qui le concernait personnellement. On avait d’ailleurs quelques difficultés à percevoir s’il était soucieux ou en réflexion, ou les deux à la fois. et on distinguait l’éclair de son regard lorsqu’il aboutissait vers une solution. Ses yeux parlaient alors à sa place ; à la gravité succédait la gaité, à la réflexion la certitude.

ainsi il sortait de son mutisme « bougon » de façade.

L’expérience l’aidait à améliorer son point de vue. Il écoutait beaucoup pour décider plutôt qu’imposer. Ensuite, il n’était pas le dernier pour faire avec tous.

Avec le décès de Michel, nous perdons beaucoup.

Nous perdons un ami, un communiste respecté tant il était capable de fédérer, de rassembler avec intelligence, humanité et courage.

Paraphrasant Saint-Just Pour lui « le bonheur pour tous était toujours une idée neuve », une valeur d’avenir.

Nous aurons à cœur de faire vivre ses combats, son état d’esprit.

Au nom des amis de Michel, au nom des communistes, je voudrais dire

à vous Vivianne et Marcel ses parents, à toi Céline, sa compagne, à vous Boris et Elsa, ses enfants, à vous Alain et Laurent, ses frères, à toute la famille,

qui êtes profondément meurtris par la perte de l’être aimé,

sachez que nous sommes à vos côtés que vous pouvez compter sur notre solidarité dans ces moments douloureux, et pour surmonter les épreuves.

Michel, tu nous manques déjà cruellement.

Salut Michel, Salut l’ami, le camarade, Salut le copain

Michel Barrier

4 commentaires

BORIS Publié le20 h 52 min - 30 août 2007

PAPA,

C’est au nom de tes enfants que je prends la plume ce soir afin de te délivrer nos ultimes confidences…

C’est impressionnant le nombre d’épreuves qu’ensemble nous avons eu à affronter! Mais celle-ci est une de celles durant lesquelles il nous faudra faire preuve d’encore plus de force. Le genre d’épreuves qui fait un Homme. Enfin je te dis ça à toi, mais c’est vrai qu’en terme d’Homme accompli tu restes et resteras un exemple.
Donc ensemble nous surmonterons cette dernière épreuve…

Pour notre part le plus dur sera d’apprendre à vivre sans toi, ce solitaire amoureux de la convivialité d’un verre partagé entre camarades, du respect de la Terre, de ces moments trop rares en famille, de ces batailles gagnées ou perdues mais toujours à la sueur du front…
Aujourd’hui deux enfants ont perdu leur père, mais la lutte pour un monde plus juste a aussi perdu un de ses combattants les plus fidèles.
La lutte dans son inébranlable marche en avant s’est arrêtée, un instant sur le chemin lundi soir, pour pleurer ta mort.
Elle a vu un Homme qui s’est battu toute sa vie durant, et ce jusqu’à son dernier souffle. Pour beaucoup ne plus voir ce regard songeur scruter l’horizon sera douloureux.
Ce regard qui en disait long sur tes préoccupations quant aux injustices les plus notoires de ce monde cruel. Ce même regard qui nous a vu grandir dans cette éducation qui nous a fait découvrir des personnages tels que Nelson Mandela, Che Guevara ou Aragon.

Toi de ton côté, tu pourras te vanter de n’avoir jamais baissé la tête, de n’avoir jamais baissé les yeux, de n’avoir jamais baissé les bras.
En effet, la société et sa matrice n’auront jamais eu raison de toi et de tes convictions. Une fois de plus tu avais raison l’Ancien !

Un révolutionnaire n’abandonne jamais, quoi de mieux pour te définir ?
Et puisque l’amour reste la première qualité du Révolutionnaire sois certain que tes enfants en sont, tant leur amour à ton égard est grand.
C’est avec fierté et honneur qu’ils reprendront à leur manière ce dur labeur, qu’est celui de lutter pour ces valeurs nobles.

Voilà pourquoi tu peux dès maintenant partir le coeur léger vers ce sentiment de complète plénitude afin de pouvoir te reposer et enfin te délivrer de ce devoir que tu t’es donné.
Le temps du repos est venu papa, et crois nous tu le mérites !!
Cette fois, tu auras le temps de parcourir toute cette campagne au gré du vent, chaque fois que celui-ci nous caressera le visage, et s’engouffrera dans nos chaumières.
Tous ceux que tu appelais ces salauds et ces cons ne seront plus là pour t’emmerder !
Seuls les souvenirs du meilleur, de tes amis; de tes camarades, de tes amours, de tes proches, de tes victoires resteront.
Ainsi nous te disons au revoir Papa, le coeur serré, mais avec la certitude que tu as définitivement retrouvé la paix.

En ce jour de deuil nous ne retiendrons donc pas la douleur, mais la fierté de t’avoir eu pour père.

Un dernier regard, une dernière acollade et nous te laissons partir vers ces contrées lointaines dans lesquelles la sérénité et le calme t’attendent. Ton visage gravé dans nos mémoires, ta générosité ancrée dans nos coeurs, ta volonté installée dans nos ventres, de cette manière nous venons te rendre Hommage une dernière fois avant ton ultime départ. Encore une fois merci et bon vent…

BORIS ET ELSA TES ENFANTS

BORIS MOENS Publié le21 h 09 min - 30 août 2007

Salut Michel! Je tiens a te temoigner une profonde gratitude, pas celle de la bienséance, mais celle de l’amitié sincère. Un grand merci pour ce bel hommage que toi et les camarades avez rendu a mon père. Quelle joie de voire que papa a connu et vécu parmi des gens de votre rang! Il est vrai que ces dernières années nous nous sommes peu rencontrés, mais paradoxalement toi et Mauricette ont toujours fait parti de la toile de fond dans ma représentation de la vie (il en va très certainement de meme pour Elsa.). Merci de votre solidarité, de votre présence…
A bientot je l’espère…

BORIS

la bohémienne Publié le15 h 30 min - 6 septembre 2007

quel bel hommage d’un fils à son père !!! bravo Boris

Christian Peralta Publié le13 h 45 min - 6 juin 2012

Depuis des années je le recherchais et c’est aujourd’hui que je le retrouve pour apprendre son décès depuis bientôt 5 ans. Il a été mon ami au service militaire et mon témoin de mariage. Grande est ma tristesse.

christian Peralta