j’ai lu pour vous:Ça décoiffe mais ça fait du bien !

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À propos de programme, le démographe et historien Emmanuel Todd, vient de tancer sans ménagement les deux favoris des sondages dans la perspective de 2007. Fidèle à sa vision actuelle d’une France en surdomination médiatique préformatée, Todd affirme brutalement (dans le Parisien) que Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy sont « les candidats du vide ».

Depuis la révolte des banlieues, qu’il avait contre-analysée à l’époque comme une revendication à l’égalité, autrement dit une espèce d’appropriation des valeurs républicaines, Todd dit assister à une « perte de sens de l’action collective dans tous les domaines » qui favorise l’apparition « de fantômes politiques » – il ne dit pas encore des spectres… Extraits. « Ségolène Royal, j’ai l’impression qu’elle a été fabriquée par le vide et qu’elle n’est pas vraiment responsable de ce qu’elle est aujourd’hui, lance-t-il. Un grand hebdomadaire et des sondages d’opinion, à eux seuls, tente de faire croire qu’elle existe… Ils l’ont désignée sans programme. C’est une sorte de putsch. Le PS donne l’image d’une décomposition accélérée. » Quant à Sarkozy, il claque :« Il y a chez lui un trait récurrent : la logique du bouc émissaire, qui est inséparable de la logique de l’impuissance. Il est dans une logique de division, pas de rassemblement. Derrière le mot « rupture’’ et le slogan « la France d’après’’, moi j’entends en fait « après la France’’… Sarkozy, en proposant aux Français d’aller encore plus loin dans l’ultralibéralisme, leur propose de « rompre’’ avec des choses auxquelles ils restent attachés. (…) À mes yeux, il ferait un meilleur candidat pour un public d’Américains d’il y a vingt ans. »

Michel Barrier